MUSÉES


Photographier les musées, ou plutôt « dans » les musées.  S’arrêter sur les jeux de relations formelles qui s’établissent entre le regardant et l’œuvre regardée. Mettre à distance aussi l’œuvre elle-même, la photographier pour la transformer, comme une source à réinterpréter, une « citation ».



Je suis resté posté une après-midi dans une salle du Louvre, la plus emblématique peut-être, celle où se trouve la Joconde. Photographier sans avoir le tableau de Vinci dans le cadre, ou plutôt l’avoir dans le champ, par inadvertance, mais indirectement, sur les écrans lcd des appareils photos des visiteurs.

Dimensions : 140x140 cm






   détails :










Louvre (suite). J'expérimente ici des techniques de prises de vue alternatives après avoir construit un objectif photo à partir d'un morceau de verre.













                  détail




Louvre (suite) en travaillant sur les marges et bordures.











 


 
Louvre (suite). Portrait en mouvement.






 


CENTRE POMPIDOU (le même dispositif expérimental).



















MUSÉE DE L'ORANGERIE (saisies d'images sur travelling).





Nymphéas 1 (étude)




Nymphéas 2 (étude)
TRAVAIL EN COURS. Les matières.















DANS LA VILLE




Un des grands formats (250x250 cm) d'une série de Paysages en Mouvement  réalisé cet hiver sur la ligne 6 du métro à Paris.








Détails :


GOOGLE STREET VIEW


J’ai commencé à m’intéresser à Google Street View (GSV) en 2009. L’intérêt  du système  photographique de Google est de délivrer une image sans « point de vue » totalement mécanisée et aléatoire, que l’on pourrait dire « neutre » (au sens employé par Barthes  d’un « apparent » renoncement au sens) et cela sur une échelle géographique impressionnante. De la Street Photography sans photographe en quelque sorte. Se trouve ainsi disponible une masse de photographies  qu'il est possible de s'approprier pour les isoler, les modifier, les assembler, les retravailler en les détournant de leur destination initiale (la fonction web de guide photographique). Il s’est ainsi développé assez vite, à partir de 2008, une petite communauté d’artistes qui se sont emparés de ces images et qui en ont perçu le potentiel esthétique. Quelques exemples parmi d’autres : Michael Wolf qui utilise les photos de GSV en y intégrant les jeux de repères et de lignes de direction,  Edgar Leciejewski avec un travail particulier sur le hiératisme des personnages googlisés, le projet 9eyes de Jon Rafman, ou encore les installations de Obert Hewlett et Ben Kinsley qui détournent le projet de GSV lui-même en  préparant des scènes qui seront ensuite saisies par les Google cars. 

Je me suis moi aussi plongé dans GSV, à la recherche de quelques instants décisifs saisis par ces nouveaux Cartier-Bresson mécanisés. Quelques exemples sur le territoire parisien :
Couple de vieux sur un banc du bois de Boulogne, Arrêt d'autobus, Cabine téléphonique, Le Baiser place Saint-Michel (qui détourne à distance et de manière totalement aléatoire  Le baiser de l'Hôtel de Ville de Doisneau), Mobylette boulevard Saint-Michel.



 








J’ai ensuite utilisé la dimension chronologique des prises de vue de GSV, en reconstruisant des séries de clichés successifs pris à 180° :
Carrefour Galerie Lafayette , à nouveau Le Baiser place Saint-Michel  mais cette fois-ci en intégrant le hors champ,  Vélo du Louvre











Il m’a enfin semblé intéressant de travailler les images de GSV mais à une échelle plus importante, pour constituer une sorte de fresque aléatoire du piéton parisien. La multiplication des images renforçant aussi l’aspect spectral des silhouettes dû au floutage des visages. J’ai d’abord cherché parmi les milliers d’images disponibles dans Paris, celles qui correspondaient aux critères que j’avais retenus. Parmi ces critères, ces piétons « regardant » les caméras de GSV, ayant conscience d’être pris en photos, mais qui échappent ensuite partiellement à celles-ci par le jeu du floutage. Au total, une sélection de 300 images dans un format de 140 x 140 cm.­






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Etudes. Paysages de fiction  

Résumé :



Dans Boulevards Extérieurs, film documentaire réalisé en 2010, j'avais pris comme base de travail un reportage photographique effectué huit ans auparavant sur les périphériques parisiens. En partant de photographies pour aller vers un film, en partant d'une première captation du réel pour y revenir mais avec l'aide d'un nouveau    support, c'était un travail de transformation, de va-et-vient, que j'avais alors souhaité mettre en oeuvre.


Etudes prend lui aussi comme point de départ une première captation du réel, mais il s'agit cette fois d'une base fictionnelle : des séquences de films. Un parcours en boucle : s'inspirer de la séquence d'une oeuvre existante, non pas simplement pour la citer mais pour la modifier, pour continuer à "la faire vivre", et d'une certaine manière lui rendre hommage. Dans une logique "d'appropriation" où la notion d'original laisse place à la notion d'origine, prise comme mouvement, à la fois dynamique et évolutive.
Le projet se construit ainsi à partir d'une réalité récurrente dans l'histoire de l'art, en particulier dans l'histoire de la peinture, celle de "l'étude". Il faut, dit Charles Le Brun dans les conférences de l'Académie royale de peinture, "entrer dans la pensée du peintre", pour voir le tableau.
 
Dans une première phase, ces "études" s'appuient sur un ensemble de photos et de vidéos issues de séquences de films d'Eric Rohmer (La femme de l'aviateur), de Jean Rouch (Gare du nord), d'Hou Hsiao-Hsien (Café lumière)... Les séquences vidéos, réalisées en studio avec des comédiens, rejouent le texte nu et son travail d'énonciation. Les photographies ont été prises dans Paris, sur certains lieux précis de tournage des films, avec une transposition particulière pour Café lumière, tourné initialement à Tokyo. Ces études photographiques mêlent deux types de paysages : paysages simples et paysages avec comédiens. 

Cinq jeunes comédiens ont collaboré à cette première partie du projet : Dominique Dani,Sarah Méliani,Léa Moszkovitz,Flavia Turci, Adrian Verdier.






Photographies  (extraits)





                             Etude 1. Hou Hsiao-Hsien. Café lumière. Transposition







                             Etude 1. Jean Rouch. Gare du Nord. 02°21'35.9"E / 48°52'48.7"N








                                     Etude 2. Eric Rohmer. La Femme de l'aviateur.  02°20'34.2"E / 48°51'11"N






                    Etude 3. Eric Rohmer. La Femme de l'aviateur. 02°21'31.00"E / 48°52'43.7"N




Vidéos (extraits) 







Etude vidéo. Eric Rohmer. La femme de l'aviateur.










Etude vidéo. Hou Hsiao-Hsien. Café lumière.



   
LA MAISON DE G.



Dans le sud, une maison dans laquelle G. n'est plus venu depuis plus de douze ans. Pourtant, tout est resté en place, son atelier où reposent ses sculptures et ses peintures, une maison entière marquée par les signes de sa présence. G. ne reviendra plus.
J'expérimente ici un objectif que j'ai construit avec une lentille en plastique transparente.
Extrait :



 








Après la ville.